La Bellevilloise accueillera un nouveau Bal créole consacré à Haïti avec notamment un concert de Rasin Ginen et en invité l’homme vaudou, Erol Josue. Avant d’investir le Bal des esprits, Géomuse invitera le public à une projection du film de Charles Najman, Les illuminations de Madame de Nerval.
Toujours le second samedi du mois, toujours pour réaffirmer « qu’avant le zouk, sévissait le bal ! », l’association convie le public à un nouveau Bal créole avec une version entièrement haïtienne en compagnie du groupe Rasin Ginen qui sera précédé sur scène de Max Zita et Gospel Voices. Le chef de chœur, Max Zita, et sa formation évoluent depuis 1988 sur diverses scènes et dans divers festivals qui les ont vus par exemple croiser la route de Rhoda Scott. Max Zita et ses choristes fêteront Haïti à partir de 19 h 30 : ils entonneront des hymnes arrangés par James Germain, notamment « Bon dyé mwen rélé bon dié« .
Rasin Ginen et Erol Josue
Rasin Ginen, habitué de la Bellevilloise où ils offraient une prestation en octobre 2011, lors d’un bal du même genre où le groupe rendait hommage à Azor le leader de Rasin Mapou, proposeront leur musique festive : « emblème de l’haïtien natif natal et association nommée aussi Haïti chérie, ce groupe qui porte bien son nom… revient dans le quartier avec ses danses festives et sacrées ainsi que son rara… Tambour, bambous et bien sur trompettes aux rendez-vous ! » Autre moment attendu, celui qui verra sur scène Erol Josue. L’interprète et chorégraphe invite le public pour un spectacle unique où « transe et prise de possession de l’espace-temps » devraient être au programme. Son autre actualité est le projet Pelerinaj, pour lequel l’artiste invite à le soutenir à travers une collecte. L’objet de Pelerinaj : « …un disque ainsi qu’une création scénique, initiés suite au séisme de janvier 2010 en Haïti. Il s’agit d’un voyage qui sillonne la ville, le vaudou et ma mémoire à travers des sons et des gestes à la fois personnels et mythiques liés à Haïti… »
Les illuminations de Madame de Nerval en présence des auteurs, 18 h
Omniprésent en Haïti, le vaudou fascine ou inquiète. Pour beaucoup, il évoque toujours un obscur culte satanique importé d’Afrique. Loin de ces préjugés et de ces clichés, ce film est le portrait de Madame Nerval : une célèbre Mambo (nom créole que l’on donne en Haïti aux prêtresses du vaudou). Dans son hounfort, un temple familial où se perpétue la tradition de ses ancêtres, Madame Nerval vénère les dieux de la Guinée, l’Afrique mythique des origines, rêvée, réinventée par les initiés du vaudou haïtien. Ce petit temple, toujours ouvert, ne correspond pas à l’image attendue d’un sanctuaire protégé. Il faut y voir l’ultime victoire d’un culte de résistance qui se pratique aujourd’hui au grand jour. On vient la voir de très loin pour bénéficier de ses traitements contre les maladies, les mauvais esprits ou la folie.
On vient lui demander des conseils ou des recettes pour trouver un amant, reconquérir une femme, réaliser un mariage, sortir d’un malheur ou encore réussir en affaires. Pour les démunis de l’île la plus pauvre des Amériques, le vaudou est, en effet, bien plus qu’une croyance ancestrale ou une conception magique du monde. C’est aussi une façon d’exister et de survivre au quotidien face à un destin qui s’acharne à les condamner.
Depuis son initiation, il y a 40 ans, Madame Nerval, âgée de 75 ans, a formé plus de 345 initiés. Ce sont des femmes pour la plupart. Elles vont et viennent sans cesse dans le temple et constituent les membres d’une véritable confrérie dont elle est la mère. Ce film portera un regard étranger et complice sur la réalité concrète de ce temple familial du vaudou et la force d’une croyance inébranlable. Au-delà de ces rituels « mystiques” et de ces pratiques thérapeutiques, se dessinera la situation économique et sociale d’Haïti…
18 h – Les illuminations de Madame de Nerval
19 h 30 – Entracte en chorale Max Zita & Gospel Voices en hommage à Haïti
20 h – Concert Rasin Ginen + invités surprises
Participation aux frais : 5 euros