Le 3e festival de marionnettes Bamboula Bwabwa et Marionnettes (BBM) lèvera le rideau à partir du 7 février et ce jusqu’au 12 février 2011 à Case-Pilote en Martinique. Pour cette nouvelle édition, c’est le marionnettiste italien Albert Bagno qui sera l’invité de l’événement mené par Jala (Jeannine Lafontaine), avec pour partenaire le Céméa de la Martinique et la mairie de Case-Pilote.
Le festival accueille un marionnettiste militant
Cette troisième édition ouverte sur l’Europe, comme le souhaite l’organisation, met également l’accent sur la tradition et le patrimoine martiniquais. Spectacles, conférences, ateliers et expositions se succèderont tout au long du festival qui racontera à la fois l’histoire des bwabwa et marionnettes italiennes et martiniquaise et contera de belles histoires, parmi lesquelles : Il était une fois un oiseau (A. Bagno), Le pain doux de man Gous (Jala), Quelle bête la nature a-t-elle le mieux dotée (Sonny) ou encore celle de Lapin musicien (Céméa).
En 2011, le festival accueille un « marionnettiste militant » en la personne d’Albert Bagno, un artiste « diplômé de l’institut international de la marionnette qui se trouve à Charleville-Mézières. Il a été professeur marionnettiste à Palerme, à Naples, et en Corée du sud. Il a à son actif 35 spectacles. Il a monté de nombreuses expositions : les marionnettes dans la presse, les marionnettes dans le monde arabo-musulman, les marionnettes d’Afrique, l’architecture des théâtres de marionnettes, les marionnettes dans les chansons et musiques du monde, etc… En 2008 il a représenté l’Italie au congrès international des marionnettes à Perth (Australie). Il est actuellement le correspondant de l’Union Internationale de la Marionnette dans ses recherches sur la marionnette en Afrique. Il est président de l’association internationale « marionnettes et thérapie ». Il a participé à de nombreux festivals internationaux de la marionnette… ».
Le festival donne comme à chaque fois l’occasion de plonger dans les diverses histoires des pays dont sont originaires les marionnettistes, mettant toujours en exergue différents aspects (appréciables ou non) de l’humain, les combats, les traditions qui le caractérises dans ses multiples environnement. « Guignol en France, Polichinel en Italie, Wayang à Bali, Bunraku au Japon, Kote Komo au mali, Putul Nach en Inde, Karagôz en Turquie, chacune dans son propre lieu d’origine a son nom, sa forme, ses attributs, ses couleurs, mais elles sont toutes une seule et même figure ; celle du destin universel de l’homme qui partout a toujours eu besoin de s’exprimer, d’analyser ses sentiments, de partager ses croyances, ses idéaux, ses espoirs, de parler de lui, de son patrimoine ». L’un des intérêts de ce festival est constitué de la rencontre entre les différentes cultures qui vont se confronter à cette occasion mais aussi dans les multiples expériences que ne manqueront pas d’observer les participants de tout âge, parmi lesquels les plus jeunes auxquels Jala accordent logiquement une importance exclusive.
L’implication et les choix de Jala, écrivaine, poétesse, conteuse traditionnelle pour enfants, en faveur des plus petits peut garantir la transmission de la tradition martiniquaise qui s’illustre entre autres par la création et de la pratique du bwabwa : « … en Martinique, le mot de patrimoine a un sens très particulier et il est lourd de sens. Car ce patrimoine, il faut le rechercher au-delà d’un océan, au sortir d’une histoire tumultueuse et douloureuse. Ce n’est pas une raison et nous ne pouvons pas être le seul peuple qui n’ait pas son porte-parole, sa marionnette, attentive à transmettre ses messages. C’est un des buts de ce festival : nous amener à développer notre marionnette, ce bwabwa qui sort pendant les jours gras et après les élections et qu’on a tendance à oublier le reste de l’année. Pourtant il existe, à nous de lui redonner du souffle, qu’il accompagne dans nos spectacles nos konpè lapin et nos ti Jean l’Horizon, et autre personnage de nos contes. En même temps que nous développerons notre marionnette, nous rencontrerons les sœurs de bwabwa, les marionnettes d’Afrique et les marionnettes de l’Inde, deux continents qui imprègnent notre culture et notre vie quotidienne. Une telle confrontation est fondamentale : quand bwabwa rejoindra enfin la cohorte des marionnettes d’Afrique et d’Inde, nous serons au complet, réconciliés avec nous-mêmes. »
Exposition, spectacles et ateliers au programme du festival
La Mairie de Case-Pilote accueillera l’exposition de plusieurs marionnettistes :
– La maison des marionnettes, d’Albert Bagno : exposition qui cherche à identifier une évolution chronologique… Composée d’une centaine de panneaux, elle permet de mettre en lumière plus de 20 siècles d’histoire de l’architecture théâtrale.
– Le travail des Céméa : présentation du bwabwa en Martinique, du travail des Céméa et l’approche pédagogique de la marionnette
– Bwabwa et plus encore, de Jala : présente des bwabwa et marionnettes fabriqués à la Case aux bwabwa. Elle explore et propose également un style de marionnette qui faire le lien ou la rencontre entre les différentes composantes de son patrimoine créole : indien, amérindien, africain, antillais, caribéen,…Elle dévoilera son thème de carnaval pour 2011.
– Bwabwa, fondal, natal, de Paul Chillan, dit Boutou : créateur multiforme, il propose des bwabwa fabriqués à partir de matériaux de récupération.
– Petites marionnettes, de Sonny : série de marionnettes fabriquées avec des graines
– Les géants de KBC, pour Kalans Beach Club : marionnettes géantes de plus de trois mètres.
Bwabwa en scène pendant 7 jours
Vendredi 4 février 2011
Paillote du Bourg au Carbet avec l’OMACS – spectacle : Albert Sagno
– 14 h : Il était une fois un oiseau (entrée 3 euros)
– 18 h : Liber (tout public, entrée 5 euros)
– Ateliers divers : fabrication et manipulation de marionnettes
Lundi 7 février
– 9 h : Spectacle d’Albert Bagno – Il était une fois un oiseau
– 14 h : Spectacle de Sonny – Quelle bête la nature a-t-elle le mieux dotée ?
– Ateliers divers : fabrication et manipulation de marionnettes
Mardi 8 février
– 9 h : Cat’appham, Makandja et Ladja
– 14 h : Le pain doux de man Gous, Jala
– Ateliers divers : fabrication et manipulation de marionnettes
18 h : Conférence sur les techniques traditionnelles de la marionnette et leur (re)proposition pour des utilisations contemporaines
Mercredi 9 février
– 9 h : Spectacle d’Albert Bagno – Il était une fois un oiseau
– 15 h à 17 h : Les bwabwa dans la ville de Fort-de-France
– Ateliers divers : fabrication et manipulation de marionnettes
Jeudi 10 février
– 9 h : Lapin musicien, Céméa
– 14 h : Spectacle de Sonny – Quelle bête la nature a-t-elle le mieux dotée ?
– Ateliers divers : fabrication et manipulation de marionnettes
Vendredi 11 février
– 9 h : Spectacle d’Albert Bagno – Il était une fois un oiseau
– 14 h : Lapin musicien, Céméa
– Ateliers divers : fabrication et manipulation de marionnettes
– 18 h : Liber, Albert Bagno à la MJC de Case-Pilote
Samedi 12 février
MJC de Case-Pilote (entrée gratuite)
9 h : Exposition des bwabwa participant au concours et spectacles de marionnettes
10 h : Concours de bwabwa* populaire avec ou sans chorégraphie (l’applaudimètre désignera le gagnant)
11 h : Atelier Ti-bwabwa destiné aux enfants, animé par Jala
12 h : Ladja Ti-bwabwa**
12 h 30 : Remise des prix du concours de bwabwa populaire et du Ladja ti-bwabwa
13 h : Vidé en musique
Concours de bwabwa* : concours populaire de bwabwa. Les candidats adultes ou enfants présentent leur bwabwa avec ou sans chorégraphie. Et le jury, qui sera le public choisira le bwabwa qui lui plaît. Trois prix seront attribués.
Ladja ti-bwabwa** : deux équipes de 4 à 7 enfants, à partir de 7 ans improviseront sur un sujet proposé par le public. Elles auront 5 minutes de préparation puis elles présenteront leur création.