Le 6e festival Un air pour tous, événement musical à objectif humanitaire, s’ouvre aujourd’hui à la Bellevilloise. La prochaine édition se déroulera quelques jours plus tard, le 16 mars au Glaz’art.
Sur scène se succèdent des artistes connus ou moins connus mais qui sont à l’image de la richesse et de la diversité de la scène parisienne. Le rendez-vous est porteur à double titre : des concerts à vocation humanitaire et des artistes qui valent toute l’attention.
« Le Festival un Air Pour Tous, qui n’a jamais lieu à intervalles réguliers et qui cherche à promouvoir « petits et déjà grands », est né du double constat d’une douzaine d’étudiants du Val-de-Marne. D’une part l’engagement humanitaire à l’étranger, si vertueux soit-il, n’est ni accessible aux jeunes sans le sou ni réellement organisé pour eux. D’autre part la scène nocturne parisienne change et passe à côté de nombre d’artistes de qualité ! Les bénéfices de l’association Un Air Pour Tous sont destinés à permettre à des jeunes bénévoles de partir en mission humanitaire par le biais de l’association Crayons de Soleil ».
Premier rendez-vous à la Bellevilloise
Minanoh tout d’abord
Cet artiste, dont les parents sont originaires de la Martinique, fait ses premières scènes avec Bonobos, une aventure qui prend fin en 2003 après un bon nombre de concert. Une date qui marque aussi le début de son parcours solo comme il l’explique: « parallèlement, je travaillais avec des backing band de reggae : Ital Groove , IGS, sur des textes et des mélodies plus personnels. Naturellement, j’ai continué dans cette voie… ». Ensuite, il y eut des scènes (Baiser salé, New Morning), deux albums (Douce agression et La diagonale des fous). Ce dernier album, en 2008, marque les esprits : « plus travaillé et plus abouti que jamais, cet opus bénéficie d’un énorme travaille d’orchestration. Il en résulte un son lourd que tous s’accordent à définir comme une excursion musicale hors du commun. Avant tout reggae mais très largement empreint d’influences variés (funk, hip-hop, rock, électro), il est sans conteste unique en son genre ».
Rod Taylor
Cet artiste est né en 1957 en Jamaïque, où il créé à l’âge de 16 ans le groupe The Aliens avec d’autres musiciens comme B. Brown et J. Lee. Bien plus tard, il enregistre un premier succès : Bad man comes and goes. Suivront plusieurs 45 tours et quelques albums et, en parallèle, une installation en Europe, tout d’abord à Londres en 1992, puis dans le sud de la France en 1996. En 1999, le label français Patate Records sort la compilation Ethiopian Kings qui regroupe plusieurs de ses premiers 45 tours jusqu’alors indisponibles en albums. Après un album avec les français du Artikal Krew de Montpellier (Nothing else to do en 2006), Rod Taylor continue à enregistrer avec différents labels français… La compilation Ethiopian Kings regroupe ses meilleurs titres.
Bob Wasa & Positive Roots Band
Le premier est originaire de l’île de Saint-Martin. C’est déjà un vieux briscard de la scène reggae, installé à Toulouse. Influencé par Bob Marley, Bob Wasa a fait parti d’une chorale, joue de plusieurs instruments parmi lesquels la batterie avec « son style vocal de Peter Tosh« . Il a rejoint Positive Roots Band en 2003 avec lesquels il se produit régulièrement à la grande satisfaction des amoureux du reggae. Le style roots, dance hall, dub, ragga des huit musiciens de Positive Roots allié à celui de Bob Wasa, c’est sur scène une association réussie un son positif entre reggae roots et dancehall.
Ganja Tree
Chanteur et DJ dans les différents styles, sa culture et son regard sur le monde traversent la scène reggae française et internationale. Après ses deux premiers albums Inspiration et International, l’artiste natif de Blue Mountains, en Jamaïque, a sorti son troisième opus intitulé Babylon big street. Son credo : roots and culture, love and reality. Un autre auteur, compositeur et chanteur jamaïcain sera donc lui aussi de la fête lors du festival. Il est en France depuis 1999 et entame une collaboration avec le groupe Tu Shung Peng et participe au projet « Tribute to Jacob Miller » initié par Heat ze Town qui seront également sur la scène de la Bellevilloise.
Roger Banton
Roger Banton est un artiste issu de la scène reggae yvelinoise. Il arpente celle-ci depuis 2001, alternant les shows en band et en sound system et partage ainsi la scène avec des artistes de qualité. Ce chanteur tire ses principales influences de Dennis Brown, Jacob Miller ou encore Beres Hammond, et chante pour cela en anglais. Il distille néanmoins des mélodies assez variées pouvant aller d’un « rocksteady » langoureux à un « singjay style » à la Junior Kelly. Au regard de son expérience et de ses influences, c’est tout naturellement qu’il participera au « Tribute to Jacob Miller » le 24 février dans le cadre du « Festival Un Air Pour Tous » !
Heat Ze Town
Backing band roots/dancehall/hip hop originaire de l’Essonne, il présentera son hommage à Jacob Miller* le 24 février, dans le cadre de ce festival, accompagné des chanteurs Ganja Tree, Roger Banton et Minanoh. Ayant déjà travaillé avec de nombreux acteurs de la scène reggae hexagonale (Joseph Cotton, King Elsy…), Heat Ze Town multiplie les concerts et les collaborations.
Autre rendez-vous au Gla’zart
Mo’ Kalamity & The Wizzards
Empreinte de ses origines « Africa international », originaire du Cap Vert, elle grandit en France, baignée très tôt dans un univers musical éclectique : elle découvre entre autre le reggae, la soul music dont elle s’empreigne et vibre au son des musiques afro américaines et Jamaïcaine des sixties et seventies. C’est le reggae qu’elle a choisi pour son groove et pour exprimer les thèmes qui lui sont chers, puisant aux sources du reggae rebelle et militant des origines…
Vagasound
Vagasound, ce sont douze musiciens qui ont joué aux côtés de grands noms du reggae après avoir fait leur premières armes musicales en 2004. Leur son reggae a déjà largement séduit en France sur les scènes comme l’Elysée Monmartre, le New Morning ou la Bellevilloise, mais ils ont aussi fait des scènes internationales, dernièrement en Côte d’Ivoire en 2009 avec le festival « Go back to Africa ».
Natural-I
Le groupe est créé en 2006, c’est au départ une histoire de potes qui se regroupent, d’autres qui s’en vont, puis qui arrivent pour donner finalement un premier concert à la Pitié Salpétrière. En 2007 et 2008, les concerts et compositions se multiplient non sans les galères et aléas qui peuvent entraver la structuration d’une formation comme celle-là. S’enchaînent aussi plusieurs rencontres, parmi lesquelles celle avec Vagasound et bien d’autres artistes comme Zedou ou Salim Jah Peter avec qui le groupe fait pas mal de dates en 2008. C’est aussi en 2008 que le nom Natural-I est définitivement retenu. Viendront aussi plusieurs titres parmi lesquels Strange town, Hier l’avenir, Le skank, Feel irie, No more fussin’…
Obidaya
Encore et toujours du reggae pour ce groupe, une autre formation d’envergure avec bass, batterie, guitares, clavier, percussion, trompette, flute, pas moins de quatre chanteurs et choristes. Comme bien d’autres formations, ils offrent une musique largement colorée roots reggae. Bob Marley, les Gladiators ou encore Aswad sont évidemment passés par là.
*figure emblématique du reggae en Jamaïque 1952-1980 : Tenement Yard est son plus grand succès, il fait partie du groupe Inner Circle et jour en 1978 dans le film Rockers de Ted Bafaloukos.