Kassav, Prince Koloni & Fondering, Kan’nida, Érik ou encore Little Guerrier porteront les couleurs de la Caraïbe lors du tout prochain Festival Musiques Métisses d’Angoulême. Au vu de la programmation, cette 36e édition ne dérogera pas à la règle de grand rendez-vous de la diversité et du métissage culturels : non seulement la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique prendront toute leur part aux côtés des nombreux artistes du Sud, mais le festival réussit à travers sa programmation à proposer une pluralité de rencontres littéraires , d’ateliers créatifs, de soirées débats et d’animations qui lui donnent toute sa dimension plurielle. Reste au public de répondre présent les 10, 11 et 12 juin, à l’île de Bourgines d’Angoulême.
La musique sera reine lors de ce festival, mais les invitations aux voyages se multiplieront lors de ces trois journées, notamment à travers les livres et les auteurs qui seront présents. Ainsi, sera suggéré « un voyage en haute mer métisse, en pays livres » avec des auteurs venus des Comores, de Bosnie, etc. Mais également d’origine cubaine comme Eduardo Manet (Les trois frères Castro, paru en 2010, Un Cubain à Paris, en 2009), avec un autre écrivain venu du sud, Laura Alcoba, arrivée à l’âge de 10 ans à Paris en provenance d’Argentine. Ils participeront à plusieurs rencontres en lien avec l’histoire de leur pays et avec ce qui rapproche les destinées de peuples qu’ils soient du sud ou d’ailleurs, dans les thèmes : Manèges argentins et rhapsodie cubaine…, Souvenirs d’une enfance argentine, Mais comment peut-on être Cubain à Paris ?
Sous le Grand chapiteau… Kassav, le dimanche 12 juin
Parmi les grands moments musicaux de cette belle programmation, on retiendra entre autres les concerts de Tiken Jah Fakoly et de Maceo Parker. Mais parmi les autres rendez-vous caribéens de ce nouveau Musiques Métisses, il y aura le 12 juin à partir de 00 h 30, le groupe Kassav. Un feu d’artifice final, comme pour résumer en musique l’objet de ce festival, tel que l’imaginent les organisateurs : « sur le site de Bourgines, en bords de Charente, Musiques Métisses demeure une grande fête populaire, un moment privilégié de partage, d’échange et de découverte. Un festival ludique et solidaire, tolérant, multiculturel, ouvert à tous. L’antidote à toutes les dérives xénophobes ». Les membres du groupe Kassav ne seront pas les seuls représentants de la Caraïbe : parmi les 22 artistes et groupes présents qui se relaieront sous le Grand chapiteau et sur la scène le Mandingue, on retrouvera les rythmes et les pigments de plusieurs terres musicales. On appréciera Kan’nida et le gwoka de la région des Grands Fonds en Guadeloupe, on pénétrera les territoires musicaux caribéens, intégrant du gwoka comme du reggae ou de la biguine avec Erik, on découvrira un mélange des ghettos surinamais et guyanais, celui de Little Guerrier. Et on prêtera une oreille attentive à la musique de Prince Koloni, « avec des compositions originales en français, anglais, portugais, néerlandais, et les langues des Marrons. Son répertoire marie l’aleké et le reggae roots acoustique, au service d’un message universel de paix ». Encore une fois un exemple concret de ce que peut attendre un esprit curieux et ouvert aux échanges lors d’un tel festival.
Extrait de la programmation
Vendredi 10 juin
Tiken Jah Fakoly, reggae
Grande scène, à 00 h 30
Kan’nida, Gwoka
Mandingue, à 00 h 30
Samedi 11 juin
Little Guerrier, reggae
Mandingue, à 00 h 30
Dimanche 12 juin
Prince Koloni & Fondering, aleké et reggae roots
Grande scène, à 20 h 30
Erik, musique caribéenne (intégrant gwo-ka, reggae, biguine, soul, jazz, hip-hop, afro-beat ou chanson française)
Grande scène, 22 h 50
Kassav, Zouk
Grande scène, à 00 h 30
La littérature métisse aussi
Vendredi 10 juin, 19 h 30
Manèges argentins et rhapsodie cubaine… : avec Laura Alcoba (Argentine) et Eduardo Manet (Cuba)
Samedi 11 juin, 16 h
Refuser la route tracée par d’autres… : avec Velibor Colic (Bosnie), Salim Hatubou (Comores), Wahiba Khiari (Algérie) et Eduardo Manet.
Samedi 11 juin, 17 h 30
Souvenirs d’une enfance argentine avec Laura Alcoba
Samedi 11 juin, 18 h 45
Tito, Castro, Peron et eux : avec Laura Alcoba, Vélibor Colic et Eduardo Manet.
Dimanche 12 juin, 16 h
Hasta la victoria siempre… : avec Emmanuel Dongala (Congo) et Eduardo Manet.
Dimanche 12 juin, 17 h 15
Mais comment peut-on être Cubain à Paris ? , avec Eduardo Manet.
Dimanche 12 juin, 19 h 15
Une terre natale, si loin si proche, avec Laura Alcoba, Salim Hatubou, Wahiba Khiari et Ahuura Supply (Tahiti).