La compagnie Nova présente à partir du 21 et jusqu’au 31 mars 2017 un spectacle mis en scène par Margaux Eskenazi : Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre. Le spectacle s’appuie sur des textes d’Aimé et Suzanne Césaire, de Léopold Sédar Senghor, de Léon-Gontran Damas, de Patrick Chamoiseau, des sœurs Nardal et enfin d’Édouard Glissant.
Reprenant le titre Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre (titre extrait d’Écrire en pays dominé de Patrick Chamoiseau), la création sera au programme de La Loge à Paris à partir de ce mardi 21 mars 2017 à 21 h. Cette création se présente comme une « traversée poétique, politique et musicale des auteurs de la négritude (Césaire, Senghor, Damas) au Tout-Monde (Glissant), du negro-spiritual au début du hip-hop, ce spectacle rendra hommage à l’héritage des pensées ». Le spectacle réuni, des comédiens qui se font également chanteurs et musiciens. Armelle Abibou, Yannick Morzelle, Christophe Ntaka, Raphael Naasz, Eva Rami sont sur scène pour porter la langue et la poésie d’Aimé Césaire, d’Édouard Glissant et de tous les autres.
Selon Margaux Eskenazi, metteur en scène, dans ce spectacle sur lequel elle a travaillé depuis plusieurs années, « ce qui est primordial pour moi est le mouvement de l’histoire et de la poésie de Césaire à Glissant : d’un monde colonisé à un monde mondialisé, d’une écriture essentialiste de la négritude à une écriture-rhizome brassant les imaginaires du monde. Avec en témoin sensitif et émotionnel de ce changement, l’évolution de la musique : du chant des plantations du negro-spiritual au son de la ville avec le hip-hop. Toute la musique du spectacle se fait au plateau et en direct ».
Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre, à La Loge de Paris
Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre est une « fresque historique, poétique, politique et musicale autour de la pensée de la négritude (Césaire, Senghor et Damas), du Tout-Monde (Glissant) et de la créolité (Chamoiseau) ».
La traversée de ces pensées se fait à travers un montage d’interviews, de poésies, d’extraits théoriques, de scènes écrites au plateau, et de scènes musicales (chant et accompagnement) qui vont du négro-spiritual aux débuts du hip-hop.
Si ce courant a pris racine dans la cale des bateaux négriers, comme le mentionne Édouard Glissant, l’objectif du spectacle est d’ouvrir sur notre société contemporaine. Il s’agit de questionner l’historicité de ces textes, celle de la France des années 30 d’abord – rappelons que Césaire arrive en métropole en 1931, année de l’Exposition coloniale, dans un temps où les spectacles racistes présentant la domination blanche existent encore (le Black face de Jim Crow par exemple) – puis de poser la question actuelle du multiculturalisme de notre société qui peine encore à se penser comme plurielle, métissée et est à bien des égards réactionnaire. Il nous semble nécessaire de poser, par le théâtre et la poésie, la question de l’altérité.
L’intérêt premier de ces littératures est le lien qu’elles instaurent entre engagement et poésie : ce sont des langues du combat, elles portent en elles un territoire et plusieurs communautés. Les langues de Césaire, de Damas de Senghor ne parlent pas que pour elles, elles parlent pour plusieurs peuples, pour plusieurs continents, pour plusieurs archipels (…).
Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre
8 représentations, en soirée, à 21 h
21, 22, 23, 24, 28, 29, 30 et 31 mars
La Loge, 77 rue de Charonne, Paris 11e
Tarifs : 16 euros tarif plein, 12 euros tarif médium, 10 euros tarif réduit