En 1491, l’Amérique n’est pas du tout la terre vierge que les premiers conquérants européens croiront découvrir l’année suivante. C’est un continent aux ressources apparemment inépuisables, peuplé de millions d’hommes et d’animaux, avec des forêts denses et des cours d’eau regorgeant de poissons. À la même époque, le visage de l’Europe est tout autre : elle compte autant d’habitants sur un territoire dix fois plus petit et en grande partie déboisé, ses rivières sont polluées et épuisées par la surpêche. Or, quand Christophe Colomb aborde les côtes américaines en 1492, les Européens à sa suite propagent des microbes qui vont anéantir plus de 90 % de la population indigène ; ils introduisent également sur le territoire des plantes et animaux de l’Ancien Monde. En contrepoint, ils rapportent en Europe des plantes américaines telles que le maïs et la pomme de terre… Au-delà des enjeux économiques, politiques et religieux, l’aventure américaine de Christophe Colomb fut un véritable bouleversement écologique.
… L’arrivée des Européens sur le continent américain a donc eu un retentissement dramatique : une révolution écologique majeure encore appelée échange colombien. A partir de 1492, beaucoup de choses furent échangées entre les deux hémisphères ce qui eu des effets dévastateurs : une recrudescence des maladies infectieuses dans le Nouveau Monde, un approvisionnement significatif des ressources naturelles de ce dernier… Dans l’Ancien Monde, l’apparition de nouvelles plantes venues des Amériques révolutionne l’agriculture et les régimes alimentaires. Au XVIIIe siècle, l’échange colombien est en plein boum et les colons anglais, français et espagnols ont finalement contribué à façonner un Nouveau Monde à l’image de l’Ancien…
Rediffusion
Vendredi 10 février 2012