Matthias nourrit un lien très particulier avec la forêt équatoriale. Son histoire, commencée en Guyane, au bord d’un fleuve, a été entrecoupée d’un apprentissage en ville avant de se poursuivre en Guyane. Xavier Gasselin, le réalisateur, a rencontré cet « Appelé par la forêt ». Son documentaire, écrit par Dominique Rabussier, sera diffusé ce mardi 10 juin à 22 h 45 dans le cadre de l’émission Archipels.
Matthias est un jeune garçon de 23 ans qui vit dans la forêt en Guyane. Xavier Gasselin et Dominique Rabussier lui ont consacré un film qui a déjà été diffusé sur Guyane 1ère et qui sera visible sur France Ô ce mardi 10 juin à 22 h 45.
Loin de l’agitation urbaine, des appels de vitrines, des faux soleils nocturnes et des vrombissements des moteurs… Loin de l’attrait des affiches, des images construites et de l’omniprésence humaine… Plongée dans une immensité verte. Là où grouille une autre vie, insoupçonnée, de la litière du sol au sommet de la canopée… Là où le silence n’est jamais, toujours chargé d’innombrables bruitages, d’une feuille ou d’une goutte qui tombent, d’un oiseau qui se nourrit, d’un agouti qui se sauve, de l’impétueux déferlement de l’eau à la hauteur d’un saut… Là où la nuit s’éclaire à la lune et où vivre s’apprend autrement… Certains n’hésitent pas et font le choix de vivre là.
C’est le cas de Matthias dont « Appelé par la forêt » retrace l’histoire. Une histoire somme toute assez courte puisqu’il n’a que 23 ans, mais riche de ce parcours commencé dès sa naissance et qui, comme un layon tracé sous les frondaisons équatoriales, l’a ramené à son point de départ. Une histoire commencée en Guyane au bord d’un fleuve, entrecoupée d’un apprentissage en ville et qui se poursuit en Guyane. Une histoire riche de ses rencontres passées et actuelles qui permettent à « Appelé par la forêt » de croiser ce parcours avec celui d’un autre personnage, lui aussi « happé » par la forêt, mais pour de toutes autres raisons… Une histoire qui se poursuit aujourd’hui sur le même fleuve qui l’a vu naître, à quelques kilomètres en amont du premier « abattis » de son enfance, comme si, il y a 23 ans, un lien indénouable s’était forgé.
Cet « Appelé de la forêt » a témoigné sur Télé Scoop :
« Le soir, je suis seul mais je n’ai pas peur. Peur de quoi ? La chose dont on pourrait avoir le plus peur, c’est sûrement les humains. Il y a les orpailleurs. Ça ne me fait pas vraiment peur. Et les animaux, encore moins. Au contraire. Je suis content quand je croise un animal. Sur ce terrain, j’ai vécu les 5 premières années de ma vie. On était ici en permanence. Mes parents revenaient très peu sur Régina ou sur Cayenne. Ils nous ont élevés, avec ma soeur… Ma soeur, de 0 à 3 ans. Elle a 2 ans d’écart avec moi. Elle est restée moins longtemps, mais on a grandi dans la forêt. A l’époque, très peu de monde habitait ici. Il y avait beaucoup d’endroits libres et mes parents ont choisi un coin sympa avec des rochers. Ça fait une espèce de presqu’île. Ils ont commencé à défricher. Ils ont construit un carbet avec ce qu’ils trouvaient sur place. Ils ont décidé que c’était le lieu où ils allaient vivre au moins quelques années. »