Caraïbes, dans l’œil du cyclone, sorti en 2009 et réalisé par Morad Aït-Habbouche et Hervé Corbière, fait partie d’une série documentaire (Sale temps pour la planète) qui s’intéresse aux conséquences du réchauffement de la planète. Pour la 3e saison de cette série, les deux réalisateurs font escale en Guadeloupe. Le documentaire sera diffusé sur France 5 le jeudi 4 mars à 15 h 05.
D’année en année, la liste des intempéries dévastatrices dans les Antilles s’allonge. Les habitants des îles de l’arc antillais, entre le tropique du Cancer et l’équateur, ne peuvent pas manquer de s’interroger sur leur avenir. Les Petites Antilles payent déjà leur tribut au dérèglement climatique. Avec des vents dépassant allègrement les 200 km/h, les épisodes cycloniques, qu’ils aient été baptisés Hugo en 1989, Lenny en 1999, Dean en 2007, ou Omar en 2008, ont causé des dégâts incommensurables. Mais outre la cohorte de routes détruites, de maisons inondées ou d’arbres déracinés, c’est l’élévation du niveau des mers, fonte des glaces oblige, qui a déjà des conséquences non négligeables.
Plus d’éléments sur ce documentaire ci-dessous (source : magazine des programmes France 5)
Morad Aït-Habbouche et Hervé Corbière reprennent leurs bâtons de pèlerin pour pointer, sur le terrain, les conséquences du réchauffement climatique. Avant le Sénégal, la région Paca et l’Inde, prochaines escales de cette troisième saison, ils se sont envolés pour les Antilles.
En Guadeloupe, les Racine savent qu’ils reviennent de loin. En 2008, le cyclone Omar a noyé sous quatre-vingts centimètres d’eau leur restaurant, planté à Deshaies, les pieds dans l’océan. Pour le couple, pas question cependant d’envisager de déménager leur petite affaire familiale à l’intérieur des terres.
Simple question de survie économique : ce qu’apprécient les vacanciers n’est-il pas d’avoir les flots bleus en ligne de mire depuis la table où ils prennent leur repas ‘ Pourtant, d’année en année, la liste des intempéries dévastatrices dans les Antilles s’allonge tellement qu’ils ne peuvent pas manquer de s’interroger. Après le passage du prochain ouragan, leur établissement sera-t-il toujours debout ‘
La question pourrait en tarauder beaucoup d’autres dans les îles de l’arc antillais, entre le tropique du Cancer et l’équateur, où Morad Aït-Habbouche et Hervé Corbière sont allés enquêter pour cette troisième saison de Sale Temps pour la planète. Paradis pour les touristes, les Petites Antilles payent en effet déjà leur tribut au dérèglement climatique. Avec des vents dépassant allègrement les 200 kilomètres à l’heure, les épisodes cycloniques, qu’ils aient été baptisés Hugo (1989), Lenny (1999), Dean (2007) ou Omar (2008), ont causé ces dernières années des dégâts incommensurables. La cohorte de routes détruites, de maisons inondées, de toits arrachés ou d’arbres déracinés ne sont pourtant que la face la plus visible du péril sournois qui menace.S’adapter, si rien ne change
Bien moins spectaculaire en effet, l’élévation de 1,5 millimètre par an du niveau des mers, fonte des glaces oblige, a déjà là-bas des conséquences non négligeables, qui seront bien pires si rien ne change. C’est en tout cas ce qu’assure Pascal Saffache. Doyen de la faculté des sciences Antilles-Guyane, le professeur de géographie ne cesse d’interpeller les autorités sur les dangers que fait planer le réchauffement climatique sur cette région du monde. « A l’échelle de la planète, argue-t-il, si les glaces mondiales fondent de moitié, le niveau de la mer s’élèvera de quarante mètres. » Au rythme actuel, d’après ses projections, le niveau des mers pourrait grimper d’une dizaine de centimètres d’ici à 2050, submergeant ainsi une bonne partie des îles des Antilles, où plus de la moitié de la population vit à moins de cinq kilomètres du littoral. Face à ses élèves de première année en master d’économie, Pascal Saffache fait défiler les graphiques alarmants : « La vérité que j’essaye de dire n’est pas encore établie. Nous ne sommes qu’au début du processus, et ce que les populations ne voient pas, elles ne le croient pas. »La recherche à la rescousse
Dans les bureaux de l’institut Pasteur ou dans ceux de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), en Guadeloupe, les spécialistes ont, eux, commencé à fourbir leurs armes. Les premiers en accélérant les études sur les moustiques, vecteurs du paludisme, du chikungunya ou des fièvres hémorragiques, puisque le réchauffement climatique permet dorénavant à ces insectes de sévir dans de nouvelles zones sur la planète. Et les seconds, en travaillant sur l’amélioration de la résistance aux températures élevées des porcs white large, introduits dans les élevages antillais, afin d’assurer la continuité de la productivité des cheptels. Des initiatives qui sonnent comme une réponse fataliste aux catastrophes annoncées que rien ne semble devoir infléchir. Et que résume, à sa manière, un vieux pêcheur martiniquais, tout étonné d’avoir vu en trois décennies une dizaine d’ouragans et de cyclones dévaster son île chérie : « Partir ‘Mais pour aller où’ »