Mardi 22 janvier, 22 h 30, le magazine Archipels de France Ô propose le documentaire inédit Cuba, génération reggaeton. Ce film de Magda Wodecka et Gregory Szeps dépeint la jeunesse cubaine et les figures du reggaeton qui aujourd’hui la fait rêver.
Ils s’appellent El Micha, DJ Conds, Los Desiguales et font bouger et rêver la jeunesse cubaine. De l’observation de ce nouvel engouement naît le portrait d’une jeunesse qui a de nouvelles aspirations, loin de celle de leurs parents. Dans ce documentaire franco-cubain entièrement tourné à Cuba, il est question de la nouvelle génération de chanteurs de reggaeton cubain (ou cubaton). Au fil du film, les réalisateurs recueillent les points de vue sur ce phénomène musical et tentent d’en expliquer l’influence sur le public. Plusieurs chanteurs désormais reconnus sur la scène internationale y interviennent et révèlent l’impact musical et social du reggaeton sur toute une part de la société cubaine. Cuba, génération reggaeton dresse le portrait des artistes, « icônes de ce courant, porteurs d’une nouvelle identité cubaine et décryptage de leur chemin vers la célébrité« .
Après El Sofa de La Habana, documentaire social sorti en 2011 et sélectionné dans plusieurs festivals, Magda Wodecka et Grégory Szeps montrent un autre aspect de la société cubaine. Là encore, le documentaire met en évidence le fait que celle-ci est en voie de mutation. Les deux jeunes réalisateurs, lors de la préparation de leur projet et de la recherche de financements, aspiraient à faire un film pour « montrer un nouveau Buena Vista Social Club, celui de la jeunesse, entre sensibilité, dynamisme et espérance sans oublier l’esprit de lutte et la dignité du peuple cubain ».
Le film devrait aussi montrer une autre dimension attribuée à cette musique venue de Puerto Rico, au-delà de l’aspect purement commercial qui crée la controverse. « Beaucoup de personnes perçoivent le cubaton uniquement comme une musique commerciale aux textes légers », argumentaient encore les réalisateurs en 2011. Selon eux, il n’en est rien : « une grande partie des chanteurs évoquent dans leurs chansons un quotidien où il faut inventer et lutter. D’autres parlent de l’espoir et des changements qu’ils aimeraient. À première vue, le mouvement cubaton pourrait se résumer à son côté « bling-bling » : fausses marques, couleurs vives, gros bijoux, lunettes de soleil extravagantes et casquettes de rappeurs américains. Encore une fois, ce n’est pas aussi simple. Le cubaton n’est pas juste un mode de vie et une musique superficiel et commercial. C’est aussi des gens qui, avec peu de moyens, un micro et un ordinateur, s’organisent pour pouvoir diffuser leur musique. C’est un fort catalyseur social et identitaire sur l’île. Il neutralise les tensions du quotidien et permet aux jeunes d’échanger entre eux… »
Cuba, génération reggaeton, sur France Ô
De nouveaux modèles font rêver la jeunesse cubaine. Parmi eux, les idoles du reggaeton, la musique la plus écoutée à Cuba aujourd’hui. À travers le portrait de quelques artistes incarnant ce courant – tous riches de leur identité, de leur parcours personnel et de leurs particularités -, Cuba, génération reaggaeton révèle les facettes d’une jeunesse partagée entre fantasmes, espoirs et frustration. Cette génération « système D », assoiffée de consumérisme et aux mœurs sexuelles libérées, reflète une société en pleine mutation. Le reggaeton, musique populaire, représente un fort catalyseur social et identitaire, illustrant un fossé intergénérationnel grandissant.