France 5 diffuse dans La case du siècle, ce dimanche 6 novembre à 22 h, le documentaire Gaston Monnerville, la mémoire retrouvée d’André Bendjebbar et Alain Maline.
Les récentes élections sénatoriales et la désignation du nouveau président de la chambre haute ont été l’occasion de revenir sur les différents présidents qui se sont succédé à sa tête. Parmi eux, un Guyanais, Gaston Monnerville, président du Conseil de la République, qui est devenu le Sénat, de 1947 à 1968.
Son rôle d’avocat, notamment dans l’affaire Galmot en 1931, son engagement politique d’abord en tant que député de la Guyane puis comme résistant au sein du mouvement Combat, son élection au Conseil de la République en 1946, qui sera suivie par celle à la présidence de ce même Conseil en mars 1947, avant ses élections successives dans le Lot et enfin son entrée au Conseil constitutionnel : le parcours de ce personnage illustre, malgré son caractère exceptionnel, reste trop souvent méconnu. Le film réalisé par André Bendjebbar et co-écrit avec Alain Maline devrait contribuer à éclairer l’histoire que Gaston Monnerville a partagée avec son pays. On y retrouve Christophe Malavoy et Philippe Martial de la société des amis du président Gaston Monnerville qui détaille l’itinéraire du petit-fils d’esclave devenu le deuxième personnage de l’État français.
À l’occasion de l’année des Outre-mer, France 5 s’intéresse au destin de l’un de ses plus dignes représentants, Gaston Monnerville. Brillant avocat, résistant, député, sénateur puis président du Sénat, ce grand serviteur de la République, originaire de Guyane, reste pourtant méconnu. Vingt ans après sa disparition, sa mémoire est enfin honorée, un buste à son effigie est d’ailleurs sur le point d’être inauguré dans les jardins du Luxembourg.
La France a quelque peu oublié Gaston Monnerville alors qu’il fut pourtant l’un de ses plus fidèles serviteurs. Issu d’un milieu modeste, il naît à Cayenne en 1897 puis rejoint la métropole et commence des études d’avocat à Toulouse. Très vite, il se distingue par ses brillantes plaidoiries, notamment lors du procès, aux Assises de Nantes, des émeutiers de Cayenne qu’il parvient à faire acquitter.
Membre du Parti Radical de Gauche, il est élu à deux reprises député de Guyane dans les années 1930. Lorsqu’éclate la guerre, il s’engage dans la marine et assiste au désastre de Mers-el-Kebir. Il est le premier à comprendre que le salut de la France, pendant la guerre, passe par les colonies. À la veille de la guerre, il persuade son ami Félix Éboué, autre Guyanais célèbre, d’accepter le poste de gouverneur au Tchad qui deviendra par la suite une terre d’accueil pour les troupes de la France libre. De son côté, Monnerville poursuit les combats dans les maquis d’Auvergne.
Après la guerre, il entre au palais du Luxembourg en tant que sénateur du Lot, puis est élu Président du Conseil de la République en mars 1947. Pendant vingt-deux ans, il est réélu à la présidence de cette seconde Chambre parlementaire qui reprend officiellement le nom de Sénat en 1958. S’il salue le retour de De Gaulle en 1958, Monnerville s’opposera au Général sur de nombreux points. L’abandon à leur sort des états africains, la réforme du mode d’élection du président de la République ainsi que la volonté de réduire le Sénat à un rôle consultatif sont autant de déceptions pour Gaston Monnerville. Après le départ de De Gaulle, Monnerville s’efface également peu à peu du jeu politique en résignant ses différents mandats. À partir de 1974, ce passionné de droit siège pendant neuf ans au Conseil Constitutionnel. Il s’éteint le 7 novembre 1991.
Pourquoi a-t-on relégué dans l’oubli cet homme d’État, petit-fils d’esclave, ce sang-mêlé né en Guyane, lui qui mérita de l’Outre-mer, de la nation et de la République ? Une question à laquelle tente de répondre ce documentaire.
Gaston Monnerville, la mémoire retrouvée
Un film de André Bendjebbar et Alain Maline, réalisé par André Bendjebbar, une production Taïnos avec la participation de France Télévisions.
Dimanche 6 novembre 2011 à 22 h.