Aujourd’hui 26 juin 2013, jour anniversaire de la naissance d’Aimé Césaire, France Ô lui rendra hommage à travers quatre grands rendez-vous dès 20 h 35. C’est la diffusion du film de Christophe Chevalier et Félix Olivier, Césaire, le prix de la liberté, qui marquera le début de cette soirée. Une réalisation inédite avec l’acteur guadeloupéen Alex Descas dans le rôle du père de la négritude.
Le film parcourt, documents d’archives et reconstitution à l’appui, l’itinéraire d’Aimé Césaire, « oscillant entre l’engagement visionnaire humaniste du poète et le combat difficile du politicien ». En dehors de ce rendez-vous inédit, le programme du 26 juin comprend également une Spéciale Césaire présentée dans le cadre du magazine Toutes les France (à 21 h 45), dans lequel Ahmed El Keiy « analysera son héritage culturel et l’universalisme de son œuvre » avec ses invités. Plus tard, le documentaire Aimé Césaire et les révoltes du monde, encore un inédit, et la diffusion de la pièce Une saison au Congo, compléteront une soirée exclusivement consacrée à cet anniversaire.
Césaire, le prix de la liberté, 20 h 45
Au crépuscule d’une vie bien remplie et au sortir d’un discours fougueux devant une tribune vide à l’Assemblée nationale, Aimé Césaire est pris d’un sentiment de vertige. Il mesure tout ce qui l’a conduit jusqu’à cet hémicycle… et c’est au temps de sa jeunesse que ses pensées l’entraînent. Il revoit les émois du jeune antillais fraîchement débarqué dans le Paris de l’entre-deux-guerres pour y faire ses études. Un moment particulier puisqu’il comprend alors l’importance de parler d’une « conscience noire » et d’un nationalisme culturel qui unit les hommes. Aux prémices du conflit mondial, il dit adieu à l’Europe, à son ami Senghor, à ces écrivains noirs de Harlem réfugiés à Paris et au ragtime américain pour rejoindre son île. Il enseigne les lettres et enchante ses élèves avec sa revue Tropiques. Fin de la guerre et brin d’espoir, Césaire est happé par la politique et devient député du Parti communiste, « par étourderie », aime-t-il à dire. Son Discours sur le colonialisme fait l’effet d’une bombe au sein de son camp, et le poète libre s’en écarte en fondant le PPM (Parti progressiste martiniquais). Sa rencontre avec le Général de Gaulle, puis, quelques années plus tard, avec le président Mitterrand lui laisse un goût d’amertume. Il prend conscience qu’il doit abandonner ses utopies et ses espoirs de révolution et d’indépendance martiniquaises. Et ce n’est pas l’application des lois françaises à l’outremer par le président Chirac qui changera la donne. Césaire conservera sans interruption son mandat de député jusqu’en 1993. Ses obsèques nationales ont été célébrées le 20 avril 2008 à Fort-de-France, en présence du chef de l’État Nicolas Sarkozy.
Aimé Césaire et les révoltes du monde, 22 h 45
Considéré comme l’un des plus grands poètes de langue française, Aimé Césaire fut aussi un homme politique et de pouvoir. Au travers des extraits de ses pièces de théâtre et de ses nombreux discours, ce documentaire dévoile la pensée et les positions du chantre de la Négritude. Après une introduction générale sur la situation mondiale dans les années 1950/1960, le film passe en revue les événements majeurs de cette époque (insurrection à Madagascar, guerres d’Indochine et d’Algérie, révolution à Cuba, indépendance du Congo…) et suit le parcours de l’écrivain, notamment en Martinique, en mettant l’accent sur les grandes étapes de sa vie d’homme et de citoyen.
Une saison au Congo, 23 h 40
Mise en scène par Christian Schiaretti et jouée au TNP (théâtre national populaire) de Villeurbanne, du 14 mai au 7 juin, cette pièce revient sur les événements qui, en 1958, ont conduit à l’indépendance de l’ancienne colonie belge, ainsi que sur les dissensions et les luttes politiques qui ont marqué les premières années du nouvel État. Au cœur de l’œuvre de Césaire : la figure charismatique du Premier ministre Patrice Lumumba. « Une aventure fondée sur l’échange, l’ouverture et un travail collectif« , que France Ô propose à ses téléspectateurs de découvrir.