Après « Ondes sous tension », un premier documentaire réalisé par Martin Courcier et diffusé en décembre dernier sur France Ô, l’histoire des médias outre-mer occupera de nouveau les écrans, avec cette fois, au centre de l’attention, la presse écrite. Dans ce 2e volet, le réalisateur zoome sur la presse écrite. Ses cameras se tournent donc vers l’évolution du groupe Hersant et une question sous-tend le propos du documentaire : « La presse est-elle libre en Outre-mer ? ».
Dimanche 17 janvier à 15 h 40, dans le cadre du magazine Archipels, France Ô propose un documentaire inédit signé Martin Courcier. Le réalisateur de « Histoires de médias sous influence : des ondes sous tension », s’attarde cette fois sur l’histoire de la presse écrite en outre-mer. La suite de cette histoire s’intitule : « Histoires de médias sous influence – Des journaux et des affaires »
La presse est-elle libre en Outre-mer ? De nos jours, assurément. Par le passé, rien n’est moins sûr… Ce documentaire d’investigation lève le voile sur les rapports complexes entretenus entre les différents organes de presse écrite en Outre-mer et l’État français.
Dès qu’il est question de presse écrite, un homme revient systématiquement sur le devant de la scène : Robert Hersant. Son nom est synonyme du plus grand groupe de presse jamais bâti en France puis en Outre-mer. Si sa rentabilité était avérée, la liberté vis-à-vis des pouvoirs publics n’était pas sa priorité. Des Antilles à la Polynésie, en passant par la Nouvelle-Calédonie et La Réunion, les journaux du groupe Hersant y ont fait pendant des lustres la pluie et le beau temps et n’ont parlé que des « trains qui arrivent à l’heure ». Un mot d’ordre idéologico-politique qui s’éclaire quand on le remet dans le contexte de l’époque : un empire colonial qui s’effondre, des revendications autonomistes et indépendantistes qui se multiplient, et la nécessité – par conséquent… de renforcer les liens entre la France et ces territoires éloignés et turbulents. À ce titre, d’homériques combats ont été menés entre le groupe France-Antilles et les quotidiens ou hebdomadaires dits « d’opinion » (en général, des organes de presse de partis politiques d’opposition), mais également entre les journalistes du groupe et certains leaders politiques locaux.
Mais il serait cependant réducteur de résumer les journaux d’Outre-mer du groupe Hersant à leur ligne éditoriale politique. Car ceux-ci sont également de précieux compagnons de la vie quotidienne des Ultramarins, racontant au jour le jour la proximité et rythmant par leurs éditions la vie sociale de ces pays (avis de décès, de mariage, reportages systématiques dans toutes les communes…).
De nos jours, la presse a trouvé un nouvel élan éditorial. À l’heure du numérique, elle entame sa mutation digitale. Au passage, elle en profite pour intégrer l’information locale dans une a proche plus régionale et pour rapprocher les centres d’intérêt des Outremer de ceux de leurs pays voisins. Pas sûr que Robert Hersant aurait apprécié ! C’est toute cette histoire que le film prend le parti de raconter.
Dimanche 17 janvier 2016, 15 h 40, dans Archipels
Outre-mer : Histoires de médias sous influence – Des journaux et des affaires
Réalisation de Martin Courcier