France Ô vous propose une spéciale Haïti dans son magazine d’investigation, le mercredi 11 janvier à 20 h 35. Pour l’occasion, Planète investigation, présentée par Samira Ibrahim, permet de revenir, à travers trois documentaires distincts, sur les réalités et les représentations de ce pays de la Caraïbe.
Trois films, trois approches différentes pour mieux appréhender un pays qui, en ce mois de janvier, fête ses 208 années d’indépendance. Un anniversaire célébré en Haïti et notamment marqué par le discours prononcé, sur la Place d’Armes de Gonaïves, par le président de la République Michel Martelly. Un président élu le 14 mai 2011 auquel sera consacré le seul documentaire inédit de ce magazine : Dans la peau du président. Le réalisateur, Olivier Kanuty, suit Michel Martelly, de son nom d’artiste Sweet Micky, dans son quotidien de président de la République.
Kristian Autain revient lui sur l’après tremblement de terre dans Haïti : l’exil, l’autre séisme, à travers un documentaire qui évoque les problèmes de l’exil qui s’est intensifié après le séisme du 12 janvier 2010 et ses conséquences pour le pays, mais aussi à travers le parcours de ceux qui dans le même temps ont choisi le retour au pays. Le magazine revient aussi sur la réalité d’avant 2010, avec un film de Florent Muller, Les Oubliés du paradis, un gros plan sur la vie de ces milliers d’Haïtiens qui vivent dans les bidonvilles de la République dominicaine, pays voisin où ils partent chercher du travail et qui, lui, connaît la prospérité touristique.
Dans la peau du président, d’Olivier Kanuty
Portrait de Michel Martelly, élu président de la République d’Haïti en mai 2011. Âgé de 51 ans et surnommé Sweet Micky (« Micky le doux » en français) ou Tet Kalé (« Boule à zéro » en créole), il était célèbre avant le scrutin en tant que musicien et compositeur. Certains le considèrent comme un personnage fantasque et pittoresque, voire équivoque ; pour d’autres, c’est le seul espoir d’une population traumatisée. C’est cette ambivalence à la tête de l’État qu’a voulu filmer et comprendre le réalisateur Olivier Kanuty. Celui-ci l’a suivi dans l’exercice quotidien du pouvoir, dans un pays déjà largement touché par la pauvreté et en pleine reconstruction après la catastrophe du 12 janvier 2010.
Haïti : l’exil, l’autre séisme, de Kristian Autain
Le tremblement de terre du 12 janvier 2010, d’une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter, a laissé derrière lui chaos et désolation. Mais il a aussi déchiré des familles en provoquant l’exode de milliers d’Haïtiens. Aujourd’hui, la diaspora haïtienne est l’une des plus importantes au monde : quatre millions d’Haïtiens vivent hors de leur pays, la plupart aux États-Unis, au Canada et en France. La tentation de l’exil touche tout le monde, toutes origines sociales confondues : les familles aisées, mais effrayées et inquiètes pour l’avenir de leurs enfants, les étudiants qui trouvent de meilleures conditions d’enseignement à l’étranger… Alors que des milliers de personnes ont fui au moment du séisme, d’autres ont fait le chemin inverse en choisissant de rentrer au pays pour participer à la bataille de la reconstruction. Ce film propose de suivre les membres de plusieurs familles que la vie a ainsi séparés.
Les Oubliés du paradis, de Florent Muller
Coup de projecteur sur l’envers du décor d’un nouvel Eden touristique. La République dominicaine occupe les deux tiers d’une île dont l’autre partie s’appelle Haïti. Si le premier pays profite de la manne annuelle générée par trois millions de vacanciers, l’autre est l’un des plus pauvres de la planète. Chaque année, des dizaines de milliers d’Haïtiens passent la frontière clandestinement pour finir exploités sur les chantiers de construction dominicains ou dans les champs de canne à sucre. Tous vivent dans des bidonvilles, loin de la zone touristique, avec des enfants qui n’ont aucune existence légale. Un reportage édifiant sur une île à deux visages.