Le 10 mai sera marqué par de nombreux événements liés à la journée officielle de commémoration de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Sur France Ô, une Spéciale abolition de l’esclavage est programmée.
La journée du samedi 10 mai s’ouvrira sur France Ô avec la diffusion en direct de la cérémonie commémorative. Elle verra aussi la programmation de deux des cinq volets de la Contre-histoire de la France outre-mer et d’un débat autour du thème de la traite et de son abolition. À partir de 20 h 45, c’est avec le documentaire de Pierre-Yves Borgeaud, Retour à Gorée, que se poursuivra la Spéciale abolition de l’esclavage programmée par la chaîne. Ce long métrage, prix du meilleur documentaire au Pan African Film Arts Festival de Los Angeles en 2008, conte et suit le parcours du musicien sénégalais Youssou N’Dour sur les traces des musiciens de jazz sur le continent américain, avec pour défi de les ramener avec leurs musiques à Gorée. Tout au long de son parcours, il échange avec des musiciens bien entendu, avec l’esclavage au centre des sujets. En dehors de Youssou N’Dour, on retrouve dans ce film Boubacar Joseph Ndiaye, ancien conservateur de la Maison des Esclaves à Gorée, île symbole de la mémoire de la traite négrière en Afrique. Youssou N’Dour trace la route avec le pianiste Moncef Genoud, mais également des musiciens d’horizons divers : Ernie Hammes, Amiri Baraka, Grégoire Maret, James Cammack, un choeur de gospel d’Atlanta, les Harmony Harmoneers, et d’autres. Youssou N’Dour est allé à la rencontre des musiciens pas seulement pour rendre hommage aux victimes, mais aussi dans une démarche constructrice : « pour moi, l’île de Gorée représente aussi une partie des choses qui nous reviennent, comme les musiques qui sont parties d’ici, le negro spiritual, le blues, le jazz… Ces styles de musique, j’en suis sûr, sont partis d’ici avant de subir les influences des territoires visités par les esclaves et de changer. Quand je les écoute, je vibre, parce que j’ai l’impression que c’est une partie de nous ».
Outre le fait d’évoquer les victimes de l’esclavage ou de donner vie à un projet qui mêle musique et cinéma, le réalisateur, Pierre-Yves Borgeaud, avait également pour ambitions « de montrer ce rapport essentiel qui existe entre des recherches personnelles et existentielles, un contexte historique fort, le monde d’aujourd’hui et la création musicale. La musique est ici réinvestie dans son pouvoir de façonner du sens. C’est la musique qui fait le lien entre les continents et les cultures comme entre passé, présent et futur. C’est elle qui condense les émotions du parcours et ouvre de nouvelles voies. C’est elle qui indique aussi une autre façon de vivre ensemble ».
Retour à Gorée
Retour à Gorée raconte le périple du chanteur africain Youssou N’Dour sur les traces des esclaves noirs et de la musique qu’ils ont inventée : le jazz. Son défi : rapporter en Afrique un répertoire de jazz et le chanter à Gorée, l’île symbole de la traite négrière, en hommage aux victimes de l’esclavage. Guidé dans sa quête par le pianiste Moncef Genoud, Youssou N’Dour parcourt les Etats-Unis et l’Europe. Accompagnés par des musiciens d’exception, ils croisent de nombreuses personnalités, et créent, au fil des rencontres, des concerts et des discussions sur l’esclavage, une musique qui transcende les cultures.
D’Atlanta à New Orléans, de New York à Dakar en passant par le Luxembourg, les chansons se transforment, s’imprègnent de jazz et de gospel. Mais déjà le jour du retour en Afrique approche et beaucoup reste à faire afin d’être prêt pour le concert final…
Retour à Gorée, le 10 mai 2014 à 20 h 45
Réalisation : Pierre-Yves Borgeaud
avec Youssou N’Dour