Plus de 10 ans après sa disparition, France Ô rend hommage à Aimé Césaire le 18 avril 2019 avec une soirée spéciale concentrant la diffusion de plusieurs documentaires portant sur l’œuvre et le parcours du poète et homme politique martiniquais. À cette occasion sera diffusé le tout récent film documentaire inédit Césaire contre Aragon réalisé écrit par Patrick Chamoiseau et réalisé par Guy Deslauriers.
Le film de Guy Deslauriers, Césaire contre Aragon sera au programme de la soirée spéciale consacrée à Aimé Césaire sur France Ô le 18 avril prochain, 21 h 55.
Au programme de la soirée plusieurs documentaires donnant l’occasion d’inventorier et d’explorer la pensée et les engagements de Césaire tout au long de son parcours d’auteur et de politique. L’un des épisodes marquant de ce cheminement furent ses fortes divergences avec une autre figure lu monde poétique engagée de l’époque : Louis Aragon.
Un chapitre mis en lumière par Patrick Chamoiseau et Guy Deslauriers.
Césaire contre Aragon
Paris, 1955. Le Martiniquais Aimé Césaire écrit une lettre-poème à l’Haïtien René Depestre. Cette dernière est une attaque frontale contre Louis Aragon. Les trois hommes de lettres se retrouvent au cœur d’une des controverses – et à travers eux la France, les Antilles et l’Afrique – poétiques les plus fécondes de l’après-guerre, dont les enjeux auront vite fait de déborder les seuls cercles littéraires.
Comment Louis Aragon et Aimé Césaire, deux des plus grands poètes du XXe siècle, en sont-ils venus à s’opposer ? L’un adhère au Parti communiste en 1930, l’autre en 1935. Césaire démissionne du PCF en 1956, à cause notamment des révélations du rapport Khrouchtchev, mais Aragon garde le silence et restera au parti jusqu’à sa mort.
Cependant, l’opposition des deux hommes n’est pas seulement un différend politique sur fond de déstalinisation. La rupture entre eux est plus ancienne, plus profonde, et s’ancre dans un contexte historique de décolonisation qui a pris la forme d’une tentative de colonisation culturelle de l’un par l’autre. De plus, Césaire trouve cocasse de recevoir une leçon de prolétariat de la part d’un bourgeois français, lui qui passe la majeure partie de son temps à régler des problèmes de santé publique ou d’assainissement de l’eau, aussi bien comme député de la Martinique que comme maire de Fort-de-France. Mais, plus profondément, Césaire n’accepte pas cette mise sous tutelle de l’imaginaire antillais sous le joug culturel français, fût-il communiste.
Également au programme de la soirée
– Aimé Césaire, le prix de la liberté (Félix Olivier, 2017), docu-fiction diffusé à partir de 19 h 45.
– Césaire et moi (Isabelle Simeoni et Fabrice Gardel), témoignages de 10 personnalités, 20 h 55.
– Césaire, l’universel (Pascal Simar, 2014).
– Cahier d’un retour au pays natal, un spectacle mis en scène par Daniel Scahaise avec Étienne Minoungou