Avec Sur les traces de Mona, diffusé mardi 2 août 2011 à 21 h 30 sur France Ô dans Archipels spécial été, Nathalie Glaudon revient sur la vie de l’homme aux pieds nus et sa sa flûte des mornes, disparu tragiquement le 21 septembre 1991.
Dans les années 70, au lendemain d’une départementalisation qui déchante, l’homme aux pieds nus, Eugène Mona, émerge de la Martinique profonde, du Marigot. Il amène vers la ville une musique syncrétique et métissée, profondément ancrée dans la tradition tout en restant ouvert au monde. Mona le jazzman créole entraîne dans le sillage de sa flûte des mornes un peuple, le sien, en quête de repère propre. Véritable chroniqueur de l’époque, il dépeint et souvent dénonce, avec humour et dérision, les travers de la société martiniquaise post-esclavagiste. Pour lui, la voie se trouve dans un retour aux sources originelles, dans la nature et la spiritualité.
Eugène Mona, chanteur martiniquais disparu en 1991, est devenu une icône et connaît un regain d’intérêt aux Antilles, notamment auprès des jeunes générations. Les valeurs humanistes, pacifistes, écologiques et contestatrices de Mona trouvent un écho certain dans la société martiniquaise contemporaine en pleine crise sociale et identitaire.
Auteur, compositeur et interprète, Eugène Mona s’érige aujourd’hui comme une référence incontournable de la musique créole. Celui que l’on surnommait poto-mitan aimait à cultiver des allégories de toutes sortes dans ses textes qui entretiennent toujours les controverses sur la nature de son œuvre. Ce documentaire, fondé sur des interviews de proches et des images d’archives, soulève sur fond de mélodies détonantes toutes les ambiguïtés de cet artiste iconoclaste.